Si la perception a de fait un rapport si intime avec les choses colorées, défaisant même la dualité sujet-objet, il faut s’attendre à ce qu’elle affecte à son tour en profondeur le sujet. Car avant d’être subsumées sous un concept et un mot, les couleurs, pures ou mélangées, nous touchent dans notre sensibilité, ont une résonance intérieure qui va bien au-delà du pouvoir d’un objet à nous émouvoir, à incliner nos sentiments.
Philosopher en couleurs
Dans les années soixante, les idoles bariolées du Pop Art transforment les sublimes monochromes de l’art abstrait en nuées polychromes malicieusement kitsch, comme pour servir de toile de fond au crépuscule des « Grands Récits ».
Après le règne du visage blanc, qui trouve son alpha dans la Véronique d’un Christ …