Le phénomène des couleurs s’est retrouvé au cœur de nombreuses problématiques philosophiques contemporaines. Ce recentrage est sans nul doute le résultat d’un changement de paradigme épistémique de la pensée, qui a échangé la position monarchique de l’activité intellectuelle contre celle de la sensibilité et de l’affectivité.
Le rose fluo : perturbateur d’une sensation lumineuse et révélateur d’une matière critique performante
Est-il possible aujourd’hui de structurer un « discours » sur la couleur comme l’ont déjà fait les Grands Maîtres du passé qui ont inventé la peinture, définissant un langage universel et intemporel ? Cette question ouvre la voie à l’élaboration d’un discours « contemporain », dans une perspective critique, autour d’une couleur spécifique, le rose fluo.
Le Gris
Sous son apparence festivalière bariolée, « stone », le monde contemporain est gris. Le gris est la couleur que prend le monde à la fin de l’histoire. Celle-ci s’achève le 14 octobre 1806 à Iéna, avec la victoire de Napoléon, dans laquelle Hegel reconnaît l’épiphanie de Dieu, qui fait rayonner le principe fondamental de la Révolution française, selon lequel tous les hommes naissent libres et égaux en droits.